Fulgurance !

Rejetée des profondeurs du monstre métropolitain, la marée humaine se déverse sur la place des fêtes. Les yeux luisants des tours d’habitation environnantes épient les corps emportés par les courants citadins. Le phare pyramidal, émergeant du cœur du site, polarise cet endroit ovoïde. Lassées de cette houle perpétuelle, nous sommes attirées par la lumière crue sous une couverture d’acier offrant un abri temporaire. Ce promontoire nous permet de porter un regard attentif à ce lieu singulier.
La lumière tamisée par les couloirs végétaux contraste avec l’éclat des spots longeant les commerces. Par peur de se jeter dans l’arène, les quelques passants évitent les regards indiscrets en empruntant la galerie éclairée. Les rues avoisinantes s’y rattachent telles... La lueur verte de l’enseigne de la pharmacie se reflète sur le sol humide et laisse une présence rassurante. Mais le spectre des tours d’habitation demeure... Tapie dans l’ombre de l’une d’entre elles, l’eau de la fontaine murmure face aux cris de la capitale. Les lueurs de la ville miroitent à sa surface plongeant notre regard vers l’obscurité où le liquide transparent roule comme à l’intérieur d’un cyclone. En sortant de cette spirale hypnotique le parc se dresse, telle une oasis, et permet de s’oxygéner et d’oublier un instant l’insistance des regards en nous enveloppant dans un écrin arboré.
Alors que la foule fuit la surveillance des géants de béton, un plan lumière s’esquisse lentement dans nos esprits.